Salim Hatubou
Salim Hatubou est né le 20 juin 1972 à Hahaya, en Grande-Comore. À dix ans, il s’installe dans les quartiers Nord de Marseille, où il devient rapidement nostalgique de son enfance comorienne, de ses contes et légendes. Adolescent, il écrit des nouvelles et des articles, publiés dans diverses revues ou magazines. Les Contes de ma grand-mère, son premier ouvrage, paraissent en 1994. Depuis, contes, poèmes, livres jeunesse ou encore romans engagés se succèdent. Salim Hatubou axe son œuvre sur l’identité et la mémoire. Il se rend régulièrement dans son pays natal pour effectuer des recherches. À cet effet, il obtient par deux fois la Mission Stendhal (1998 et 2005), une bourse du Ministère des Affaires Étrangères Français. Il oriente ses travaux principalement sur le choléra de 1975, qui a emporté sa mère, et sur les reines et sultans comoriens.
Conteur, après avoir longtemps écouté et retranscrit les contes de sa grand-mère maternelle, il collecte directement les histoires auprès des anciens. En 2000, le Centre National du Livre lui octroie une bourse d’écriture et le journal Marseille L’Hebdo le fait figurer parmi « les cent qui feront le Marseille de demain », récompensant ainsi son travail d’écrivain, de conteur et d’acteur culturel (il anime des ateliers d’écriture).
Ces trois disciplines l’amènent dans les bibliothèques, les écoles et à travers le monde, principalement à La Réunion, Mayotte, Anjouan et Grande-Comore, pour des festivals de contes (Festival Coquelicontes du Limousin, Festival de Vassivière, Festival de La Réunion...), des salons du Livre (de Paris, de Montreuil, de La Réunion) et d’autres manifestations culturelles (Lire en Fête, Café Littéraire de La Réunion).
Engagé dans l’humanitaire, Salim Hatubou s’emploie actuellement à créer aux Comores La maison de Riama, un centre culturel et éducatif destiné aux enfants vivant en milieu rural.
La littérature écrite comorienne d’expression française est naissante. Le premier roman, La république des Imberbes de Mohamed Toihiri, ne remonte qu’à 1984. Salim Hatubou est l’un des pionniers de cette littérature et celui qui publie le plus régulièrement. Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages dont les styles sont aussi variés que les thèmes. Parfois drôles (Marâtre, Un conteur dans ma cité), parfois graves (Métro Bougainville), leurs dénominateurs communs restent l’identité et la mémoire.
Ayant une culture franco-comorienne, l’œuvre de Salim Hatubou traite aussi bien de la société française que de la société comorienne. Auteur engagé, il porte un regard avisé sur ses deux pays et dénonce leurs travers, non sans s’attirer le foudre de certains détracteurs. Dans Le sang de l’obéissance, par exemple, l’auteur s’oppose aux mariages arrangés aux Comores ; dans Hamouro, il soulève l’épineux problème de la balkanisation de son archipel et témoigne des relations catastrophiques entre Mayotte – restée sous giron français – et les autres îles des Comores ayant accédé à l’indépendance.
Nombre de ses livres sont étudiés dans les écoles françaises et comoriennes (Chifchif et la reine des diables, Trois contes vagabonds, Marâtre, Métro Bougainville). Il attache une grande importance à la transmission de la culture et de la tradition, ce à quoi contribuent également ses multiples recueils de contes, faisant ainsi perdurer et revivre une littérature orale en perdition.
Actuellement, il met en place le premier Festival International du Conte et de l’Oralité dans son pays natal, prévu pour 2007. Il collabore également pour différents journaux, tels Respect et Kashkazi.
L’écriture est le mode d’expression qu’il a choisi pour faire entendre la voix d’un archipel trop méconnu et pour revendiquer ses origines, avec, comme devise, « Sache d’où tu viens, tu sauras toujours où tu vas ».
Salim Hatubou sera présent sur le festival le dimanche 16 novembre à 16h à la Chapelle des Pénitents à Callian.